ACTUALITÉ DE LA HAINE

Une perspective psychanalytique

Le discours analytique, de Freud et Lacan, jette sur la haine une lumière encore neuve et bien plus efficiente que bien des discours qui prétendent la dissoudre en la dénonçant, et ne font trop souvent que la renforcer. 

L'auteure explore les voies qu'emprunte la haine et examine ses cibles, pour montrer de quelle logique elle procède. Elle met en tension l'Autre comme objet de haine avec l'intime Altérité qui nous habite. 

Un choix s’affirme, un savoir s'élabore, une orientation s'énonce d'un même mouvement, car la haine revient, certes, mais pas sans la position responsable qu'elle appelle en retour.

La parution de cet ouvrage constitue un événement dans notre orientation et au-delà d’elle. Le doit-il à son style à la fois lisible et précis, à son approche renouvelée des concepts fondamentaux de la psychanalyse d'orientation lacanienne ? À d'autres choses encore ?

 

Anaëlle Lebovits-Quenehen, Navarin éditeur, 2020

 

 

Victoria Combalia, Dora Maar, la femme invisible

(Editions Invenit)

 

Le mercredi 18 septembre, 21 heures, au local de l’ECF

 

 

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 Quand Victoria Combalia retrace pour nous l’itinéraire de Dora Maar, elle donne tout son poids au « traumatisme sentimental » que constitua la rupture de l’artiste avec Picasso en 1943. Après Picasso, Dora Maar se retira progressivement du monde, cherchant refuge dans une existence solitaire désormais centrée sur la peinture et la religion. Au point qu’elle en devint presque « invisible ». 

La rencontre avec Picasso fut indubitablement déterminante sur le plan personnel et artistique aussi bien, mais Victoria Combalia n’oublie pas que c’est une autre rencontre, avec le Docteur Lacan cette fois, qui tira Dora de ce que Françoise Gilot nommera « une chute dans la folie ». Si beaucoup de contre-vérités ont circulé au sujet de Dora patiente de Lacan, il n’en demeure pas moins que l’analyse de l’artiste se poursuivit pendant de longues années. 

Le 18 septembre prochain, la Commission de la Bibliothèque de l’ECF aura le plaisir d’accueillir Victoria Combalia. François Leguil animera cette soirée où - quelques semaines avant les 49èmes journées de l’ECF consacrées aux femmes en psychanalyse - nous pourrons revenir sur le parcours d’une femme et artiste singulière qui fut aussi - un temps - en analyse…

 

 

Gérard Wajcman, Les Séries, le monde, la crise, les femmes

(Editions Verdier)

 

Le lundi 3 décembre, 21 heures, au local de l’ECF

 

 

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L’Amérique est en crise. La nation conquérante qui émergea à la fin de la Seconde Guerre mondiale et dont la domination politique, économique, militaire et culturelle était indiscutable n’est plus… et les séries sont là pour le dire.

Si les États-Unis produisent plus de 150 nouvelles séries par an, cette forme éclatée s’accorde plus généralement à notre époque marquée par la dissolution des frontières et des limites. La série, en ce qu’elle reflète la fragmentation de notre temps, s’impose comme la forme symptôme d’un monde parti à la dérive.

Après le mythe et le roman, la forme éclatée de la série s’impose donc comme une nouvelle forme de récit qui intéresse la psychanalyse.

Le 3 décembre prochain, Gérard Wajcman nous offrira l’occasion de revenir avec lui sur cette forme-série, laquelle réserve une place toute particulière aux femmes du XXIème siècle, ces « déglingueuses », « symptômes du monde en crise ».

Comme le dit l’auteur, « c’est ce qui appelle le regard sur la série qui est la forme logique du pas-tout, de l’illimité »…

 

 

Hervé Castanet, Quand le corps se défait : moments dans les psychoses

(Navarin, Le Champ freudien)

 

Le lundi 24 septembre, 21 heures, au local de l’ECF

 

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« Le parlêtre adore son corps, parce qu’il croit qu’il l’a. En réalité, il ne l’a pas, (…) car son corps fout le camp à chaque instant ». Cette citation, tirée du Séminaire Le Sinthome, est placée en exergue de l’ouvrage qu’Hervé Castanet consacre à sa pratique avec des analysants psychotiques, ceux dont « le corps se défait, ne tient plus, (…) est étrange, étranger, bizarre, inquiétant, envahi de douleurs »...

Ce livre ne se contente pas de dissiper les balivernes qui circulent –et qui se réclament parfois même de l’enseignement de Lacan- à propos de ce qu’un analyste doit faire ou non avec un psychotique. Il a pour ambition, prenant appui sur le dernier enseignement de Lacan, de témoigner comment la conduite des cures évolue, à l’époque où une clinique discontinuiste, ordonnée par les concepts structuraux, a cédé le pas à une clinique continuiste de la gradation.

Lundi 24 septembre prochain, Hervé Castanet nous offrira l’occasion de revenir avec lui sur les cinq cas qu’il développe dans ce livre éminemment clinique. A chaque fois, l’analyste aura su faire une place à ces patients qui inventent leur vie ex nihilo, sans le père. Si le mérite de ces inventions leur revient sans conteste, c’est le désir de l’analyste qui nous les fait présentes, et qui témoigne que c’est « suivant ce que nous enseignent les psychoses que la psychanalyse peut être refondée ».

ECF